Unstable Intermediated Forms de Rob Feulner et Sam Meech exposé à TOPO - Centre de création numérique
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Unstable Intermediated Forms | Rob Feulner, Sam Meech

Exposition en vitrine

11 novembre – 18 décembre 2021
lundi au samedi, 10 h à 19 h

Finissage et atelier

Samedi 18 décembre 2021, de 13h à 17h

Fluidité

Cette œuvre faisait partie de la programmation thématique Fluidité.
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Unstable Intermediated Forms | Rob Feulner, Sam Meech

Dès le 11 novembre 2021, TOPO annoncait une nouvelle exposition en vitrine avec une proposition médiatique des artistes Rob Feulner et Sam Meech, Unstable Intermediated Forms [Formes instables intermédiées]. Les artistes ont proposé une série d’œuvres génératives de rétroaction vidéo (feedback) et de distorsion analogique qui exploraient la dynamique des fluides, la génération de motifs et l’interactivité. L’installation connectait une diversité d’appareils interdépendants afin de générer de nouvelles formes et interprétations échappant à leur contrôle. Le traitement de la vidéo en temps réel, le détournement de la technologie et l’exploitation des limites techniques sont au cœur de la démarche de Rob Feulner et Sam Meech.

Cette installation comprend des œuvres vidéo et interactives déjà exposées par les artistes ainsi que le résultat d’expériences récentes de rétroaction vidéo. Les artistes utilisent des systèmes non linéaires qui génèrent de l’ordre et du chaos, transformant les artefacts vidéo en leur donnant parfois des mouvements naturels, comme l’oscillation de l’eau. Les œuvres du corpus original des artistes sont ici enchevêtrées à travers des systèmes intermédiés qui s’influencent mutuellement, chaque œuvre étant affectée et médiatisée par les autres, façonnant et modelant constamment l’installation.

Le dispositif multicanal présenté dans la vitrine de TOPO s’inscrit en opposition à la notion de « formes intermédiées stables » qui réfère à des œuvres qui se développent par itération, c’est-à-dire par des processus de programmation qui combinent une part d’expérimentation et de résultats prévisibles en vue d’atteindre un objectif artistique défini. Plusieurs œuvres réalisées précédemment par Feulner et Meech se conforment à cette notion. Elles sont nées de l’expérimentation, mais finalement cristallisées dans un processus médiatique figé pour des expositions.

Dans cette exposition, en proposant plutôt des formes instables et intermédiées, Feulner et Meech cherchent à étendre le potentiel d’échec. L’interconnexion exploratoire d’appareils technologiques pour générer des résultats imprévisibles multiplie les possibilités de heurts ou d’harmonies nouvelles. Ce remix peut créer de nouvelles dynamiques et générer de nouveaux modèles de comportement coopératif.

Les artistes utilisent une combinaison de traitement analogique, de saisie par caméra en direct, de projection numérique et de conception interactive (à l’aide du logiciel Isadora). Un set de lumières DEL est aussi programmé pour réagir avec les œuvres dans l’espace.

La remise en scène de l’art numérique s’avère souvent difficile et, dans ce cas, l’intention est d’inverser l’ingénierie des œuvres originales des artistes afin de les pirater ensemble. Les artistes savent que certains éléments de l’installation ne fonctionneront pas comme prévu, mais cela ne signifie pas qu’ils ne « fonctionnent » pas. Ils devront certainement se rendre sur place durant l’exposition pour ajuster des paramètres, les angles de retour des caméras, remplacer des téléviseurs défectueux ou contourner des bogues logiciels. Au final, les distorsions importent peu, les feuilles mortes font un excellent compost et les pièces détachées construisent des machines.

Comme les flux vidéo s’influencent mutuellement dans leur forme même, la collaboration artistique de Feulner et Meech se contamine réciproquement. Leur collaboration influe à la fois sur leur esthétique et leur mode de production. Unstable Intermediated Forms les incite à sortir des acquis pour élargir leur champ d’exploration.

On rentrera dans une autre ère d’Internet, parce que le changement des interfaces fait que les utilisateurs n’auront plus d’accès direct au monde virtuel, puisque tout sera intermédié

Guillaume Ledit, «Tout le foisonnement que permet Internet pourrait avoir disparu dans 15 ans»,
dans Usbek & Rica, 28 juillet 2017
Source

 

portrait Sam Meech
Né en 1981 à Huddersfield, au Royaume-Uni, Sam Meech est un artiste numérique porté sur l’analogique, dont la pratique englobe l’installation interactive, la projection et le bidouillage machine. Il s’intéresse aux processus hybrides combinant le numérique et l’analogique dans sa création et en performance, par le biais d’œuvres ludiques qui jouent sur la texture, le motif, la récursivité et la translation. Il pratique l’art du pixel, il a tricoté à la machine des animations de chevaux en stop motion, généré de la poésie à partir de vieux titres vidéo et coulé des trains miniatures dans du béton pour créer des projections de mapping apocalyptiques. Dans sa pratique récente, il explore la rétroaction vidéo optique dans des installations numériques interactives – une approche décrite dans son mémoire de maîtrise en arts création intitulé « Video in the Abyss : In the context of the digital, is video feedback still useful as an approach to making art ». Deux œuvres qui en résultent, Chroma Culture et Portals, ont été diffusées largement au Royaume-Uni et sélectionnées pour le prix Lumen 2019 pour l’art et la technologie. Chroma Culture a également remporté le prix ALIFE Inspired Art au festival ALIFE 2020. Les deux œuvres ont été adaptées et déconstruites dans le cadre de cette exposition. Il aime collaborer avec le public pour développer des projets qui permettent aux gens de s’impliquer dans la technologie et les processus créatifs. Il a créé des œuvres pour Mutek, l’ONF, le Quartier des Spectacles et la Maison de la Culture Maisonneuve, ainsi que pour de nombreuses galeries, des musées et institutions publiques au Royaume-Uni. Maintenant établi à Montréal, il enseigne le cours Intermedia à l’Université Concordia.

Rob Feulner

Né en 1987, Rob Feulner est un artiste vidéo originaire de Montréal, au Québec. Armé d’une pile de magnétoscopes et d’équipements trafiquées, indifférent aux chocs électriques, Rob Feulner plonge ses mains au cœur des machines, générant des kilomètres de signal vidéo parasite et de distorsions qu’il combine pour confronter les malaises de la politique actuelle. Son travail a été exposé au musée d’art d’Indianapolis, diffusé par The Cartoon Network et présenté aux côtés d’Anne Carson, lauréate de la bourse MacArthur. Son œuvre la plus récente, le court-métrage expérimental de 17 minutes Cable Box, était présenté en première au Festival ECRÃ (Brésil) en juillet 2021.

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