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I.

Le langage poétique est un langage déformé. Alors que le langage courant communique (ou essaie de le faire), le langage poétique fait un peu plus que cela. Ou bien : il fait le contraire. C’est dans cette erreur, cette faille dans l’intention de dire, que se situe [error]

Dans cette série de travaux, la distorsion apparaît à différents niveaux. En premier lieu apparaît l’altération visuelle exercée sur l’image. En second lieu apparaît le texte, une poésie visuelle doublement déformée. La distorsion de ce qui a toujours été une distorsion rend explicite la relation d’interdépendance qui existe entre l’altération du perceptible et le langage poétique.

II.

Je comprends la distorsion comme une preuve fondamentale que tout est malléable, que tout peut être modifié. Qu’il n’existe pas de réalité naturelle incontestable, contre laquelle il est impossible d’aller. Le psychédélisme nous a appris qu’il suffit d’introduire un composé chimique dans notre sang pour que nos sens – par lesquels nous appréhendons nos notions les plus élémentaires de ce qui est réel et de ce qui ne l’est pas – se révèlent aussi fragiles qu’ils le sont. J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps aux implications politiques de l’art, et je pense que ce qui est déformé à l’intérieur de l’œuvre l’est aussi dans l’esprit du spectateur. Peut-être que cette altération du langage et de la réalité (mots ou images qui cimentent notre interprétation du monde) nous permet de conclure qu’un autre avenir est possible, que ce que nous regardons et tout ce qui nous entoure ne devrait pas être éternellement comme il l’a été jusqu’à présent.

[error] est composé d’images, de sons, de .GIF et de vidéos dans lesquels coexistent le glitch visuel, la distorsion sonore, la poésie à voix haute et le texte.

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Un projet de :

  • Martín Rangel (Pachuca, 1994) est poète, traducteur, net-artiste et éditeur. Il a étudié la…

Co-design & implémentation de l’environnement 3D : Luis M Guzmán et Jessica A. Rodríguez