« Le 2 mars 1988, le long du fleuve St-Laurent, l’usine de construction navale Vickers ferme officiellement ses portes. Après y avoir travaillé 38 ans comme machiniste, mon grand-père est le dernier employé à quitter les lieux. Marcel aura passé ses derniers mois à l’usine à construire des boîtes en bois pour y déposer les machines décomposées à expédier par le fleuve vers leur prochaine maison.
Dans les maillages de nos disciplines, Marcel a d’abord pris la forme d’une vidéo-performance-documentaire racontant mon grand-père, son savoir technique et son respect pour les machines, ses collaboratrices. Nos corps y sont liés par nos passions mutuelles et cet amour des mots, de l’analogue, des gestes, mais surtout de la transmission des savoirs techniques.
En 2021, il dessine un plan de mémoire de l’usine qu’il m’envoie. C’est le point de départ de cette exposition qui mêle vidéo, sculpture en mouvement et poésie pour raconter ce lieu qui n’est plus, et ces gestes de collaborations entre machinistes, machines, et générations. »
Pascale Tétrault
Pascale Tétrault est une artiste pluridisciplinaire et poète basée à Montréal dont les œuvres se développent à la frontière de l’écriture et de l’art électronique. Ayant préalablement étudié en lettres et en média interactifs, elle complète en 2024, une maîtrise en Studio Arts à l’université Concordia où elle aborde, par la création de sculptures-machines, des enjeux relatifs aux langages, à la mémoire et l’artisanat technologique. Parallèlement, elle collabore, depuis 2019, en tant que technologue créative et programmeuse à la création de systèmes interactifs pour et avec plusieurs artistes et designers. Également pédagogue, elle offre depuis 6 ans des cours de programmation et de création numérique dans divers centres d’artistes et écoles dont la SAT, le Eastern Bloc et AdaX. Les œuvres de Pascale deviennent objets hybrides alliant matière, poésie et électronique. Ses pratiques d’artiste, de collaboratrice, de pédagogue et de technologue sont aujourd’hui indissociables et se nourrissent l’une et l’autre.
