D’abord œuvre immersive en réalité virtuelle de l’artiste Stéphanie Morissette, Méandres a été déclinée pour proposer une expérience en ligne dans le confort de votre chez-soi. L’expérience propose une incursion à travers les connexions de la matière blanche du cerveau. On se déplace dans un univers mystérieux. Un labyrinthe de faisceaux de fibres nous englobe comme une forêt à explorer. Cet environnement est fragile, il est affecté par notre présence et notre comportement.
Inspirée par les recherches de l’entreprise sherbrookoise Imeka qui portent sur l’eau libre comme biomarqueur de la neuroinflammation, sur la perte axonale et sur la démyélinisation, Méandres nous fait avancer dans l’âge du cerveau avec une interprétation poétique.
De la collaboration entre l’artiste Stéphanie Morissette et l’autrice Pattie O’Green ont émergé 24 fragments visuels et poétiques qui sont dévoilés ponctuellement sur les réseaux sociaux et qui s’ajoutent au fil des jours dans l’œuvre web pour nous plonger dans l’univers immersif et contemplatif créé d’abord pour la réalité virtuelle. Cette expérience photographique, sonore et poétique a été réalisé avec le designer interactif Yannick Guéguen.
Crée spécifiquement pour le projet web, la poésie de Pattie O’Green prend le point de vue de la lumière pour porter une réflexion sur ses différents rôles dans l’œuvre et dans la vie. Éclairer peut vouloir dire ouvrir un espace ou, au contraire, le cerner. Éclairer peut permettre de mieux voir quelque chose, mais cela peut aussi créer de l’aveuglement. En explorant cette polysémie, les textes de l’autrice soulignent et interrogent la place de la lumière dans l’œuvre de Stéphanie Morissette, sans cesse redéfinie au fil de l’expérience.
Le projet original est né de la collaboration avec la compagnie en imagerie cérébrale Imeka, le centre en art actuel Sporobole et TOPO, il a été possible grâce au soutien financier du CALQ et de la Ville de Sherbrooke.
Stéphanie Morissette
Pour chacun de ses projets, Stéphanie Morissette propose un environnement narratif. Elle y raconte ou revisite un thème en adoptant différents points de vue. Son travail porte sur le comportement humain à travers l’histoire et sur les conflits liés à l’utilisation des technologies autant dans notre quotidien que dans la sphère géopolitique. L’artiste s’intéresse aussi à l’impact des technologies sur la nature et à la psychologie des différents acteurs qui en font usage.
Sur le plan formel, ses installations se composent autant de papier, de moteurs, de dessins, de photos que d’animations et de vidéos. Cette approche hybride cherche à transcender les médiums eux-mêmes. L’introduction du volume et du mouvement dans ses œuvres bidimensionnelles confère à son travail un aspect à la fois sériel et séquentiel qui se rapproche du cinéma et de la bande dessinée. Son esthétique – qui semble naïve de prime abord, mais teintée d’humour noir – lui permet de traiter des sujets troublants.
Stéphanie Morissette vit et travaille à Sherbrooke. Elle a remporté en 2017, le Prix du Conseil des arts du Québec – Œuvre de l’année en Estrie, pour son exposition L’inquiète forêt.
Ses œuvres papier et vidéo ont été présentées en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, au Canada, en Chine, en Espagne, aux États-Unis, en Finlande, en Islande, en Pologne, en Syrie, à Taiwan et en Turquie et ce, dans le cadre d’événements d’envergure tels que Les Rencontres Traverse Vidéo à Toulouse (2019), Les Rendez-Vous du Cinéma Québécois (2018), l’International Symposium of Electronic Arts (ISEA) à Hong Kong (2016), le Women Make Waves Film and Video Festival à Taïwan (2011), ainsi que la 10e Biennale internationale d’art contemporain d’Istanbul (2007). Stéphanie Morissette a été impliquée au sein de plusieurs organisations artistiques et festivals au cours des 20 dernières années.