.(La Société de Conservation du Présent) 1985-1994
D’ailleurs, ceux qui viendront après ne s’en souviendront pas non plus.
Le 13 juin 2013, à la librairie Formats, l’Agence TOPO lançait une publication phare sur .(La Société de Conservation du Présent), un collectif pionnier des arts numériques au Québec ayant oeuvré activement, durant la décennie 1985-1994, à la symbiose des arts, de la technologie et des archives. Pilotée par Sonia Pelletier en collaboration avec Michel Lefebvre et Bernard Schütze, la publication vient témoigner de l’importance de ce collectif et rendre hommage à Philippe Côté, philosophe et artiste conceptuel décédé en 2011, l’un des trois membres fondateurs de la .(SCP) avec Alain Bergeron, auteur de logiciels, et Jean Dubé, photographe, pamphlétaire et écrivain.
Critique, alerte, humoristique et parfois irrévérencieuse, la .(SCP) témoignait alors d’une nouvelle dynamique intellectuelle, artistique et sociale. L’ordre du monde, le vingtième siècle, le langage, la technique, la muséologie, la libre circulation des archives et la dette du tiers monde sont autant de champs de recherche qui auront guidé ses prises de position et le choix de ses actions. Souvent furtive mais prolifique, elle s’est fait remarquer par ses empreintes estampillées, ses slogans, ses pictogrammes, son usage intempestif de la ponctuation dans de nombreux imprimés et son importante production de cartes plastifiées conceptuelles illustrant ses thèmes de prédilection. À l’aube des nouveaux médias, la .(SCP) aura aussi été un groupe précurseur dans le domaine des réseaux électroniques et de la programmation informatique.
Partiellement bilingue (français et anglais) et abondamment illustrée de photographies et de documents d’archives du Fonds Philippe Côté, la monographie comporte un important récit chronologique des actions du collectif mené par l’auteur Bernard Schütze à partir d’entrevues avec Philippe Côté avant son décès. Les auteurs Denis Lessard, André-Louis Paré et Michaël La Chance écrivent respectivement sur l’un des trois principes fondateurs du collectif : 1. le principe d’archives, 2. l’art de la promesse et 3. le désoeuvrement. L’auteure Sonia Pelletier signe la préface et reprend un texte publié dans la revue Inter art actuel sur la pratique de la cartographie par Philippe Côté. Près d’une centaine de cartes sont reproduites dans la publication afin d’illuster un échantillon de cette importante production. En tant que témoins privilégiés, Philippe Bézy, François Côté et Guy Sioui Durand dévoilent quelques traces (SCP)iennes à partir de faits vécus qui renseignent sur le contexte et quelques projets emblématiques de la .(SCP). Les auteurs André Éric Létourneau, Philippe Bézy et Michel Lefebvre décrivent l’envergure des réalisations technologiques du collectif, avec notamment .(Rrose), un logiciel de clavardage, (La ‘Calembredaine), un logiciel génératif de poésie aléatoire, et le Musée Standard, l’un des premiers musées virtuels au monde. Une chronologie ainsi qu’une bibliographie complètent l’ouvrage.
Le livre sera lancé à la librairie Formats et distribué par Édipresse, distributeur pour le Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec (RCAAQ). Le lancement de cette publication marque la première activité de mise en valeur du travail de recherche entrepris sur la .(SCP) dans le fonds d’archives de Philippe Côté, avec la collaboration de son frère François. Par le biais d’un site internet ludique et documentaire qui sera lancé à l’automne 2013, l’Agence TOPO prévoit rendre accessible une importante sélection de ces documents d’archives.
La publication de ce livre est rendue possible grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.
