Invité par TOPO et un partenaire du Pays Basque, Bitamine Faktoria, en juin 2022, Michel Huneault a effectué une résidence de création lors de laquelle il a développé avec son collègue Johann Mazé une nouvelle œuvre autour de la vie à la frontière entre la France et l’Espagne.
Les deux versions de l’œuvre, en vitrine et en ligne, présentent une succession d’un peu plus de 200 plans séquences de 1 à 2 minutes chacun, associant un court extrait vidéo à une bande sonore asynchrone. L’expérience non linéaire, lente et contemplative, offre une réflexion nuancée sur les réalités transfrontalières.
Le projet 4 heures tient son titre d’une entente de contrôle des flux migratoires entre la France et l’Espagne : « Un accord signé entre Madrid et Paris permet aux autorités françaises d’expulser un migrant arrivé au maximum quatre heures plus tôt dans l’Hexagone. » 2021, Infomigrants.
Le séjour de l’artiste au Pays Basque a été soutenu par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, dans le cadre de l’accord de coopération culturelle entre le Québec et Euskadi.
Michel Huneault
Michel Huneault est un photographe documentaire et artiste visuel. Son travail s’articule autour des enjeux de développement, des traumatismes, de la migration et des réalités géographiques complexes, incluant les impacts des changements climatiques. Sa pratique artistique conjugue image fixe, histoires orales, vidéo et éléments immersifs qui confèrent à ses projets une dimension tant humaniste qu’esthétique. Ses oeuvres informent tout en questionnant l’acte de documentation et de représentation.
Michel Huneault détient une maîtrise de l’Université de Californie à Berkeley, où il fut Rotary Peace Fellow, se penchant sur le rôle de la mémoire collective à la suite d’un traumatisme de grande ampleur. Avant de se consacrer à la photographie en 2008, il a travaillé plus d’une dizaine d’années en développement international.
En 2015, son travail sur la tragédie de Lac-Mégantic reçoit en le prix Dorothea Lange-Paul Taylor, puis paraît l’année suivante sous le titre La longue nuit de Mégantic chez l’éditeur néerlandais Schilt. En 2016, la bourse Travers lui permet d’approfondir ses recherches sur les enjeux migratoires à travers cinq pays, en collaboration avec leurs diasporas au Canada et leurs familles dans leurs pays d’origine. En 2018, il a adapté Roxham – son projet visuel et sonore portant sur les passages de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis vers le Canada – en une expérience de réalité virtuelle avec l’Office national du film du Canada. Au printemps-été 2020, il a été mandaté par le Musée McCord pour documenter les impacts de la Covid-19 à Montréal.