Ce webinaire se penchera sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les arts, particulièrement sur la génération de texte et l’impact que son utilisation à eu au cours des dernières décennies sur le monde artistique.
Karoline Georges nous présentera ses projets en lien avec l’intelligence artificielle, thème qu’elle abordait déjà il y a 25 ans et qui est des plus pertinent aujourd’hui. De la fiction spéculative aux arts numériques, ses projets explorent l’IA comme personnage, thématique et ensemble d’outils de création, dans une démarche interdisciplinaire où l’écriture et les images se nourrissent mutuellement. Si l’intelligence artificielle est une thématique récurrente dans son travail littéraire depuis plus de deux décennies, dans ses projets récents (Conscia, Mirabilia, Physis), elle s’impose désormais comme noyau à la fois thématique et esthétique. Conscia est né d’images générées, prolongées par un texte de science-fiction, puis transformées à travers un processus exploratoire de modélisation 3D et d’animation. Mirabilia transpose l’univers visuel d’un roman en chantier dans un court métrage poétique, tandis que Physis examine la manière dont l’IA modifie concrètement mon processus créatif. À travers ces expérimentations, Karoline Georges élabore un langage interdisciplinaire où l’IA apparaît tour à tour comme personnage de fiction, sujet littéraire et ressource venant enrichir son coffre à outils de création.
Le 23 avril 2018, Paul Bossédévoile le PaulBot : un générateur de poésie automatique programmé d’après les écrits complets de Paul Bossé (recueils, poèmes de revues, inédits et même certains brouillons). Son but étant de se rendre obsolète! Le PaulBot bénéficiait de son propre site web qui permettait aux visiteurs d’appuyer sur le bouton « compose » pour voir aussitôt apparaître un nouveau texte inédit. Par la suite, le PaulBot s’est mué en chatbot, ou agent conversationnel, invitant les gens à lui poser des questions qu’il répondait parfois habilement. Ce projet, qui s’est terminé six mois plus tard, lui a permis de plonger tête première dans l’avenir tout en lui mettant la puce à l’oreille quant aux dangers inhérents de laisser des agents numériques penser et créer à notre place. Sept ans plus tard, Paul Bossé se méfie non pas de l’intelligence artificielle, mais des humains trop souvent immoraux derrière cette technologie.
Pour Yan St-Onge, le développement de l’IA générative ouvre de nouvelles possibilités pour les artistes mais pose aussi de nouveaux défis. À partir de son expérience d’artiste, poète et performeur, mais aussi de chercheur en IA, il dressera un état de la situation sur les liens entre la création et l’IA. Cette présentation offrira certaines bases de réflexions sur les usages de l’IA comme outil de création (d’images, de vidéos, de sons, de musiques, de textes ou de paroles). Plutôt qu’une posture technophile, il s’agira surtout de comprendre le changement en cours et à venir dans le champ artistique. On distinguera les discours marketing de l’industrie des technologies et les véritables usages qui peuvent intéresser (ou pas) les artistes. L’idée sera de partager du savoir et des réflexions sur les enjeux de l’IA pour que même le choix de ne pas utiliser ces technologies soit suffisamment éclairé.
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