Dans le cadre du festival Art souterrain, TOPO présente l’installation numérique Paysage de la catastrophe – Fukushima de l’artiste français Philippe Boisnard, du 29 février au 22 mars 2020, au Château Dufresne, 2929 Avenue Jeanne-d’Arc, Montréal.
Dans la foulée de cette collaboration avec Art souterrain, Michel Lefebvre animera pour TOPO une table ronde avec les artistes Adam Basanta, Mehryl Levisse, Sean Mundy et Ariane Plante, le jeudi 5 mars de 18 h 00 à 20 h, avec pour thématique « Utopies, mirages et catastrophes ». Les panélistes confronteront leurs utopies avec les catastrophes du temps présent, en relation avec leur travail présenté à Art souterrain. Cette discussion sera précédée dès 18 h par une performance mise en scène par l’artiste Mehryl Levisse, à l’intérieur de son installation. Le coût d’entrée est de 8 $ et donne aussi accès à la visite du Château Dufresne, alors n’hésitez pas à venir découvrir les lieux avant 18 h.
Présentée dans la vitrine d’exposition de TOPO en 2018, l’installation poétique, générative et participative de Philippe Boisnard propose un paysage généré à partir d’une base de données d’environ 12 millions de tweets comportant le hashtag « Fukushima », créée par Jacques Urbanska. Ce sont les lettres noires ou blanches qui, par le truchement du programme informatique, forment les montagnes, les vallées, les plaines, d’un paysage en constant mouvement*.
* Cet extrait provient du texte analytique de Paule Mackrous écrit en 2018.
DÉMARCHE DE L’ARTISTE
Un paysage sans reste d’humanité se crée de manière continue. Il est un reflet poétique d’une terre dont nulle conscience n’est plus témoin. Il y a eu destruction. Cette terre, c’est Fukushima. Elle est désolée. Il ne reste qu’un paysage sombre; sans Homme, sans faune et sans flore. Seuls quelques vestiges de construction peuvent y apparaître. Pour cette nouvelle création, l’artiste s’associe à Jacques Urbanska et à sa veille Twitter (@fukushima_actu) pour générer le paysage médiatique de la catastrophe qui s’est produite en 2011.
Ce paysage se modifie automatiquement par l’analyse des flux d’informations concernant Fukushima, mis en ligne sur Internet. Sa texture de couleur est créée à partir d’images qui ont été diffusées ou qui sont encore diffusées sur Twitter (@fukushima_actu).
Ce paysage est post historique; il n’écrit plus l’Histoire. Il est le reflet d’un monde où l’Homme a disparu et dont il ne reste que les traces, sous la forme d’archives. Une caméra automatique explore ce paysage : nous faisons face à sa solitude. Le terme de « solitude » est ancien; il renvoie au XVIIe siècle, à une friche, à un no man’s land.