MÉANDRES

Si je tourne autour de toi, c’est pour sonder la nature du fond.

Le fond de tes pensées,
de tes peurs,
de ton rapport au monde.
C’est par ici…

T’arpentes le lieu entre les deux hémisphères

comme on mesure la profondeur du bleu entre deux gratte-ciels.

T’es l’équilibriste sur un filet de fibres qui ne finit plus d’apparaître.

Chaque fibre

Est vulnérable

En dehors du nid

Qui l’unit aux autres

« Que de gens se pressent vers la lumière, non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller » (F. Nietzsche)

Rien n’existe hors de mon faisceau.

J’invente l’ombre dans laquelle tu ne veux pas te retrouver.

Tu bouges, je m’approche, je t’inonde.

« Le mouvement ne ment jamais. C’est un baromètre qui indique l’état de l’âme pour tous ceux qui peuvent le lire » (M.Graham)

Je peux le lire.

Tu fabriques les lieux vastes,

un petit morceau à la fois.

Les particules sont les étoiles,

Que tu regardes en te disant,

Qu’il n’y a pas d’espace en creux.

Je circonscris

Et j’efface d’un même souffle.

Sentinelle
Je patrouille
Le cingulum
Sans le guérir

Je troque la forme contre le fond,

Le regard contre l’écoute,

Entends-tu les inquiétudes?

Il y a des anomalies qui explosent,

D’autres qui s’agglomèrent,

Je n’ai pas de préférence,

Je montre, c’est tout.

Trop de détails,

Étiolent le fond,

Et préviennent,

Toute préhension.